L’utilisation du récit narratif en géographie en quatrième : deux propositions interdisciplinaires

, par Fanny Velon-Mayet

À la lumière de ce que la géographie littéraire peut apporter à la géographie scientifique, je me suis posé la question de savoir en quoi l’utilisation d’un récit narratif comme document source en géographie permettrait à mes élèves de produire un travail de spatialisation cartographique plus précis et ainsi d’améliorer leur capacité à situer et à localiser. Permettrait-il également, de par sa structure narrative, de mieux appréhender la capacité de décrire et d’améliorer la précision des textes produits par les élèves ? Est-il source de motivation ?

Pourquoi l’utilisation du récit littéraire en géographie scolaire ?
Afin de former leur esprit critique, des questions simples découlent de l’utilisation du récit narratif : Le récit est-il plus objectif que la photographie ? Qui produit le récit ? L’image ? Qui sont les destinataires ? Comment critiquer les photos prises à travers « l’objectif » de l’appareil photo ?

Le constat posé d’emblée avec les élèves est que le récit et l’image ne sont pas le reflet parfait de l’espace qu’ils représentent : ce sont des discours, des langages. Or la maîtrise de ces langages est nécessaire pour la construction du raisonnement géographique. Le passage par la construction de carte et croquis par les élèves les aide à mieux comprendre les documents existants. Le passage par le récit narratif peut être un moyen intéressant de produire du récit et de la carte. L’intérêt de partir d’un récit narratif est de permettre à l’élève de mettre en place un raisonnement géographique. Montrer que l’espace ne s’analyse pas seulement en termes de distances mais qu’il est également un « espace vécu » (dont ils font eux-mêmes partie) construit par des hommes : les auteurs des récits font eux-mêmes le paysage : en les confrontant à des photographies on montre aux élèves que le paysage est le croisement de divers regards sur un même lieu. Le cours de géographie permet de souligner l’importance de la perception dans la production de l’espace.

L’objectif à atteindre, avec l’introduction du récit comme source, est donc une amélioration du travail cartographique des élèves (spatialisation, réalisation d’un croquis) mais également de la production écrite de descriptions géographiques. Le récit doit leur permettre d’améliorer la précision de leurs descriptions et de mieux la structurer.

Vous trouverez ci-dessous cinq documents pour mettre en œuvre cette démarche dans vos classes :
 Un diaporama
 La fiche explicative de la séquence relative aux paysages urbains, et la fiche d’activités destinée aux élèves
 La fiche explicative de la séquence relative aux migrations, et la fiche d’activités destinée aux élèves

Ces documents sont proposés en deux formats (word et pdf).

Pour aller plus loin :
 BARON, C. « Littérature et géographie : lieux, espaces, paysages et écritures », in Fabula-LhT, n° 8, « Le partage des disciplines », mai 2011
 BAUDELLE, Y, BROZE, L et REUTER, Y. Récits, savoirs, sociétés : Bilan de projet de recherche, DRRNT, décembre 2006
 LÉVY, B. « Géographie et littérature. Une synthèse historique », Le Globe, 2006, vol. 146, p. 25-52
 PENNEC, T. « Enseigner les migrations en géographie : un état des lieux », Hommes et migrations, 1307 | 2014, 170175.
 SEBASTIEN, A. « Littérature et géographie, les liaisons dangereuses », L’Œkoumène, mardi 15 janvier 2008
 THEMINES, J.F. « Ressources de problématisation en géographie scolaire française », Nouveaux cahiers de la recherche en éducation, vol. 15, n° 1, 2012, p. 5-19.

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