La série "dans la classe !" a été élaborée par le groupe de travail "collège".
 

Le constat

  • L’erreur est encore perçue négativement par les élèves, peut-être encore plus dans les niveaux à examen ou dans les classes dont les orientations sont vécues négativement. Elle décourage et remet en question l’estime et la confiance des élèves.
  • Les élèves n’utilisent pas d’eux-mêmes les erreurs comme levier d’apprentissage.
  • L’erreur n’est pas ou peu valorisée lors des activités et évaluations formatives.

Ma pratique

Je construis ma progression autour d’une identification des erreurs et de leur remédiation progressive et individualisée. Un document de travail indiquant les différentes compétences attendues ainsi que les réussites et les erreurs réalisés tout au long de cette acquisition formalise la progression de chaque élève. L’exemple s’appuie ici sur le cas de l’acquisition des compétences pour réaliser un croquis.

Un premier croquis est demandé aux élèves. Réalisée seul, cette Activité1 joue le rôle d’évaluation diagnostique des compétences de chacun. La correction est l’occasion pour les élèves d’identifier leurs erreurs. Le professeur évalue et valorise l’identification correcte des erreurs.
Les réalisations de croquis suivantes sont à vocation formative. Les élèves façonnent leurs compétences tant dans l’identification des erreurs que dans l’acquisition de la réalisation du croquis.
Avant chaque activité d’entrainement, l’élève choisit parmi les erreurs identifiées celle sur laquelle il décide de progresser. Pour cela, il réfléchit à des explications sur le sens de cet attendu et à des solutions de progresser possibles. La construction de solutions de progression peut être menée en groupe selon des modalités diverses (même compétence à travailler ou non par exemple). La qualité des solutions construites et leur application sont valorisées dans la note finale.
Après chaque entrainement, la correction est l’occasion pour les élèves d’identifier leurs erreurs. Le professeur évalue et valorise l’identification correcte des erreurs.

Chaque activité est ainsi évaluée selon un processus d’évaluation en cours de formation dans lequel les progrès sont nettement pris en compte et valorisés afin de favoriser l’engagement de l’élève dans la remédiation. Par exemple, si l’élève a bien progressé dans l’item qu’il avait choisi, cela peut lui rapporter un bonus. Ainsi, chaque nouvelle activité permet la mise en œuvre de capacités métacognitives par les élèves et la valorisation des progrès accomplis. Il s’agit bien ainsi d’apporter de la satisfaction afin de motiver à fournir les efforts requis pour corriger progressivement les erreurs liées à une compétence après l’autre.

Une dernière activité sommative conclut la progression par la réalisation d’un croquis dans lequel on attendra la mise en œuvre de l’ensemble des compétences.
Le document de travail, à imprimer en A3 pour que l’élève ait la place d’écrire dans les cases.

Travail sur l’erreur : document de travail

Le document propose 3 entrainements entre l’activité diagnostique et l’activité finale, mais ce nombre est évidemment à adapter à la progression de l’enseignant.

Les plus-values

  • L’enseignant favorise l’engagement des élèves à l’occasion des phases d’évaluation et de remédiation qui laissent souvent les élèves en situation passive.
  • L’élève comprend que l’erreur est un moyen d’identifier des leviers de progression et qu’il peut lui-même construire des solutions de progression. Les progrès sont évalués et valorisés et pas seulement le résultat.
  • Il développe ainsi ses compétences psycho-sociales cognitives notamment sa capacité d’auto-évaluation positive, sa capacité à faire des choix, à résoudre des problèmes de façon créative. Ses compétences psycho-sociales sociales sont aussi mobilisées puisqu’il apprend à développer des relations constructives et à résoudre des difficultés. Il peut ainsi mieux gérer les émotions négatives associées à l’erreur (compétences psycho-sociales émotionnelles).

Prolongements possibles

  • Il est possible d’appliquer la même valorisation de l’erreur à l’ensemble des tâches scolaires demandées aux élèves afin de favoriser l’engagement et la remédiation.
  • Il est possible d’envisager d’utiliser la même grille d’évaluation des compétences et des progrès sur l’ensemble d’un cycle.
  • On peut compléter ce dispositif par des séances dédiées afin que les élèves cultivent un état d’esprit dynamique (au lieu d’une conception fixiste de l’intelligence), par exemple dans un cadre transdisciplinaire (Devoirs Faits, Accompagnement Personnalisé Learning Lab…).

Des ressources

Dans la même rubrique