Descriptif du projet

Comment permettre aux élèves de mieux comprendre un document historique afin d’entrer davantage dans la démarche d’analyse ? Vous trouverez ici une proposition de séance qui répond à ces exigences en s’interrogeant sur la plus-value de l’utilisation de l’IA.

À travers un scénario pédagogique simulant une situation de compétition, les élèves doivent comprendre et analyser un extrait du Discours de Bayeux en temps limité. Répartis en groupes, certains travaillent avec l’aide de l’IA de Vittasciences, d’autres sans IA. Un jury compare les productions et désigne celle qui présente la meilleure analyse. Ce dispositif engage les élèves dans une réflexion critique, tout en questionnant l’apport réel de l’intelligence artificielle dans l’analyse d’un document historique.
Une petite partie des élèves n’intègre pas les groupes et se voit confier la tâche d’observer et de relever les différentes pratiques à l’aide d’une grille. Ils proposeront un retour réflexif sur l’utilisation qui a été faite ou non de l’IA lors d’une séance suivante pour entrer dans une éducation à son utilisation.

Compétences travaillées

Capacités et méthodes travaillées en histoire
Procéder à l’analyse critique d’un document selon une approche historique

Compétences du cadre de référence des compétences numériques (CRCN)
Domaine 3. Création de contenu : développer des documents textuels (avec l’IA)
Domaine 5. Environnement numérique : évoluer dans un environnement numérique

Entrée dans les programmes

Niveau : Terminale
Thème 2  : La multiplication des acteurs internationaux dans un monde bipolaire (de 1945 au début des années 1970)
Chapitre 3  : La France : une nouvelle place dans le monde
Point de passage et d’ouverture : Charles de Gaulle et Pierre Mendès-France deux conceptions de la République

Mise en œuvre

Étape 1 : Lecture et analyse Préparatoire

Les élèves “superviseurs” reçoivent en amont de la séance une grille d’analyse pour observer le travail ainsi que l’extrait du Discours de Bayeux qui sera étudié.

Étape 2 : Scénario d’Étude : De Gaulle

Lors de la séance, les élèves reçoivent le document à analyser ainsi que les ressources d’accompagnement avec le sujet suivant : le rôle du chef de l’État selon Charles de Gaulle. Présentation du scénario de travail. Les élèves travaillant avec l’IA reçoivent le document et les ressources en PDF via le cahier de texte Pronote. La séance de 2 heures se structure selon l’organigramme suivant :

 

Étape 3 : Recherche et supervision

Les groupes de chercheurs se lancent dans l’analyse. Les superviseurs circulent dans les rangs pour compléter leur grille

Étape 4 : Évaluation et retour réflexif

Les travaux sont soumis au jury. Les résultats ainsi qu’un retour réflexif sont proposés par les élèves superviseurs à la séance suivante.

 

Exemple de document « superviseur » complété pendant la séance (retranscrit pour une meilleure lisibilité).

 

 

Exemples de requêtes formulées dans le prompt par les élèves au cours de cette étape.

 
Ici les élèves demandent à l’IA de rédiger l’analyse du document en détaillant le plan :

Les élèves utilisent l’IA pour formuler une problématique :

Groupe d’élèves ayant directement collé le document à analyser dans le prompt par un copié-collé :

Bilan et analyse réflexive

Suite à cette séance, plusieurs postures de l’élève face à l’usage de l’IA ont pu être dégagées. Le rapport des élèves à l’IA ainsi que leurs pratiques s’inscrivent dans une ou plusieurs de ces postures ou phases :

– La disparition de l’élève derrière l’outil  : l’élève demande à l’IA de réaliser l’intégralité du travail, copie le texte à analyser dans l’IA sans aucune démarche réflexive. Cela conduit à des hors-sujets et des plans non conformes aux attendus.

– L’élève devient l’assistant de l’IA : l’élève se montre plus actif, vérifie les réponses de l’IA, reformule ce qu’il inscrit dans le prompt. Il souhaite que l’IA réalise un bon commentaire. Frustration face aux réponses de l’IA qui ne correspondent pas aux attendus. Prise de conscience que l’IA ne produit pas toujours un discours qui correspond à la forme scolaire.

– L’IA comme pair : l’élève considère l’IA comme un autre élève du groupe, lui soumet ses hypothèses, lui confie des parties du travail qu’il n’a pas eues le temps ou la capacité de faire. L’élève ne disparaît pas ici, mais l’IA n’est pas conçue en tant qu’ outil.

–  L’IA redevient l’assistant de l’élève : réflexion des élèves en amont avant de formuler des requêtes précises et pensées à l’IA. Les tâches confiées à l’IA sont spécifiques et s’inscrivent dans un ensemble d’étapes du travail pensées en amont : relever l’occurrence d’un mot, fournir des sources supplémentaires, comprendre le sens d’un mot pour un auteur, reformuler etc. L’agentivité et la liberté de l’élève sont préservées, il invente une utilisation de l’IA qui correspond au travail demandé.

– L’élève entre dans la démarche historienne en mettant à distance l’IA : l’élève prend conscience de ce que peut faire et ne peut pas faire l’IA. Ses réflexions et expérimentations sur l’IA lui permettent d’affiner sa méthode d’analyse de document et il ne recourt à l’IA que lorsque cela est pertinent. Entrée dans une véritable éducation à l’IA et non un simple paramétrage élève-outil.