La série "dans la classe !" a été élaborée par le groupe de travail "collège".
 

Le constat

Les élèves ont souvent du mal à construire un raisonnement géographique, c’est-à-dire un raisonnement dynamique, ancré dans le temps et l’espace, qui mobilise des acteurs, articule des échelles, établit des liens logiques et recourt à des concepts. Le plus souvent, ils juxtaposent des informations sans réellement les relier. Cette incompréhension ou ce manque de maîtrise des enjeux géographiques se traduit par la difficulté à convoquer des acteurs spatiaux ou à penser la dimension multiscalaire.

Ma pratique

Je varie autant que possible les manières d’aborder en classe le raisonnement géographique, et utiliser la création d’une BD me paraît un vecteur intéressant et stimulant pour les élèves. Cette entrée m’a été directement inspirée par les travaux de Julie Maurice qui dans sa thèse de doctorat explore comment la BD peut devenir un media au service de la géographie et dans ce cadre propose une démarche pour favoriser l’entrée dans le raisonnement géographique et son appropriation par les élèves. Une étude de cas permet d’identifier les acteurs d’un territoire, de déterminer leurs besoins, leurs pratiques, leurs souhaits et de rassembler ces informations dans un tableau. Les élèves complètent ensuite un schéma comportant les précisions nécessaires, telles que lieux, échelles, par exemple, à partir duquel ils pourront élaborer le scénario de leur BD. Il s’agit ensuite de compléter un gaufrier (une planche découpée en cases régulières) pour constituer le brouillon, et enfin de procéder à la réalisation finale. Par Karine Férol et Julie Maurice, membres du GT collège
 

Dans la classe

Les élèves sont répartis en groupe pour travailler sur l’aire urbaine de Nantes. Dans le groupe, chaque élève dispose d’un corpus documentaire sur un acteur particulier de l’aire urbaine (élus, entreprises ou habitants) et complète la partie du tableau qui concerne l’acteur qu’il étudie. Le groupe mutualise ensuite pour construire un panorama complet et se met d’accord sur le problème géographique qu’il veut traiter (mobilités urbaines, étalement urbain…). Ils construisent ensuite leur scénario à l’aide du schéma. Afin de les engager davantage dans la tâche et de lever les difficultés et appréhensions liées au fait de dessiner, je leur propose d’utiliser, s’ils le souhaitent, ai.comic.generator, une intelligence artificielle RGPD qui ne nécessite pas la création de compte. Certains élèves ont cependant préféré utiliser plusieurs applications afin d’obtenir un rendu plus fidèle à ce qu’ils avaient en tête. C’est le cas pour la BD présentée ici.

 

Les plus-values

  • L’engagement des élèves dans le travail et la levée des réticences liées au fait de devoir dessiner (ce qui ne présume pas de la mobilisation du raisonnement géographique mais permet d’avoir un investissement de tous les élèves dans la phase préparatoire).
  • Le gain de temps dans la réalisation de la production finale.
  • L’esthétique de la production finale qui les rend fiers de leur travail.
     

Des ressources

MAURICE Julie, Représentation de l’environnement polaire au lycée : le monde en BD, Les cahiers d’histoire immédiate, Cairn, #5, 2024.
Une application pour créer la BD

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