La série "dans la classe !" a été élaborée par le groupe de travail "collège".
Le constat
- Le DNB blanc offre un aperçu précieux des compétences des élèves.
- Il arrive qu’après avoir corrigé les copies, une correction rapide soit proposée aux élèves avant de passer à autre chose : une approche qui ne permet pas d’exploiter pleinement les erreurs et les résultats obtenus pour accompagner les élèves dans une véritable progression.
- Il est fréquent que des élèves ne rédigent pas du tout le développement construit : une absence qui empêche d’identifier les points spécifiques à travailler.
Ma pratique
Dès lors, il devient essentiel de repenser la manière dont nous organisons le DNB blanc, pour que cet entraînement soit un outil d’apprentissage efficace pour les élèves.
Après avoir corrigé les copies, je propose à mes élèves une séance de remédiation centrée sur l’analyse réflexive de leur travail. Cette séance permet aux élèves d’identifier ce qu’ils ont bien réussi, leurs points faibles et leurs erreurs, afin de formuler des axes d’amélioration. L’objectif ici est d’utiliser l’erreur comme levier d’apprentissage et de véritables progrès.
Par Clémentine Binet, membre du GT collège
Dans la classe
Temps 1 : Présentation du corrigé et des attendus
Je distribue aux élèves un corrigé détaillé du DNB blanc et je relève pour la classe les points clés du corrigé sans le lire dans sa totalité. Je distribue ensuite les copies aux élèves, qui ont la consigne de lire attentivement le corrigé au regard de leur copie.
Temps 2 : Analyse réflexive de la copie
Chaque élève analyse sa copie à l’aide du corrigé détaillé et d’un questionnaire conçu pour les aider à identifier leurs points forts et leurs axes d’amélioration. Ce questionnaire les guide dans une démarche d’autoévaluation.
Ensuite, les élèves repèrent les types d’erreurs qu’ils ont faites et les classent dans un tableau (un outil inspiré d’une pratique en mathématiques). Pour les accompagner dans cette analyse, je leur fournis une liste des erreurs courantes ainsi que leurs causes possibles. J’explique aux élèves qu’ils vont envisager l’erreur comme un outil d’apprentissage, je leur dis : « Nous allons progresser à partir de nos erreurs ».
Dans l’exemple ci-dessous, j’ai demandé aux élèves de travailler sur l’analyse de leur développement construit.
Plus-values
- Les élèves s’appuient sur le brevet blanc pour identifier leurs erreurs et ajuster leurs méthodes de travail pour le reste de l’année. Ils adoptent une posture réflexive et engagée dans laquelle ils sont acteurs de leurs propres progrès.
- L’enseignant repère les points de méthodes sur lesquelles il pourra axer son travail et donner des stratégies adaptées aux différentes problématiques rencontrées par les élèves.
Pour aller plus loin
Un article sur Strabon : « Comment faire de l’erreur un levier d’apprentissage » par Sabine GIROD
La rubrique sur Strabon « travailler / évaluer l’écrit » produite par le GT évaluation : le commentaire audio, un exemple de remédiation possible pour améliorer la qualité argumentative d’un écrit long au lycée.
Se former
Parcours 3 du PAF 2025-2026 : « Pratiquer différents langages »
Ce que dit la recherche
- J.P. ASTOLFI, L’erreur, un outil pour enseigner, ESF-éditeur, 1997
- « L’erreur pour apprendre », Les Cahiers Pédagogiques, n°494, 2012
- Blog de mathématiques dédiée au Journal d’Erreurs et de Progrès
- Jean-Michel ZAKHARTCHOUK, Enseigner avec les erreurs des élèves, ESF éditeur, 2019.
- Berthier et Al., Les neurosciences cognitives dans la classe, ESF éditeur, 2021, notamment la partie sur l’erreur et les enjeux du feedback dans la partie 4.