Couronné d’un lion d’or au dernier festival du film de Venise, "Still Life", de Jia Zhang-ke, raconte deux quêtes qui s’entrecroisent. Véritable poème, le film est ponctué de mots, à la fois banal et énigmatique, inscrits à l’écran (vin, thé, bonbon) qui tels de petits cailloux dans nos poches nous renvoient au réel. Mais plus que ces deux histoires, Jia Zhang-ke nous parle de la vie qui résiste malgré les destructions réelles ou symboliques.
"Still Life" est aussi une histoire de la Chine actuelle qui apparaît sous nos yeux : un pays d’une autre époque disparaît sous les eaux pour laisser place à une Chine nouvelle sortant de terre. Point de pathos, mais une douce mélancolie (comme un adieu serein) qui permet d’accueillir l’avenir.
Ode à la vie réaliste, poétique, mélancolique, voire surréaliste, ce film est à admirer pour soi mais aussi avec des élèves pour qui la vision de la Chine est trop souvent caricaturale.