La série "dans la classe !" a été élaborée par le groupe de travail "collège".
 

Le constat

La fin d’heure :

• un moment délicat parce que le temps prévu pour la séance est rarement tenu et qu’il faut gérer la classe durant les quelques minutes qu’il reste ;
• est un temps à investir tout autant que le début de séance et qui fait encore trop peu l’objet d’une attention spécifique.

Ma pratique

Par Mathilde Schmit-Quillard et Camille Clair, membres du GT collège

Des routines d’écriture

• « Que sais je ? » : on peut demander aux élèves de noter quelques éléments du cours qui lui ont semblé importants. De quelques mots au début d’année, on peut envisager une progression vers un écrit plus long. Cette pratique permet aussi de différencier les attendus en fonction des compétences rédactionnelles des élèves.
• Écrire pour soi : les élèves doivent faire un texte personnel pour écrire ce qu’ils ont compris du cours. Cet écrit n’a pas vocation à être lu ou corrigé par l’enseignant, il s’agit de dédramatiser l’écrit.

Faciliter la mémorisation par l’implication

• Préparation des supports pour les réactivations futures : on peut demander aux élèves de réaliser des flash cards, des cartes de jeu (time’s up, tabou, timeline), des questions pour la boîte à questions... qui pourront être utilisées durant les réactivations de début ou de fin d’heure ou mis à disposition des élèves lors des séances de révisions de 3ème.
• Interrogation fiche mémo pour réactiver les connaissances de la séance, de la séquence ou bien d’une séquence plus lointaine : en binôme ou en groupe classe avec l’ardoise, en utilisant les « fiches mémo », des flash-cards, un jeu, une image… l’enseignant propose un temps de réactivation des savoirs.

Vérifier l’acquisition d’une notion

• Illustrer : on peut proposer aux élèves de compléter une fiche mémorisation en choisissant une illustration et en justifiant son choix. Ce travail peut être mené à partir d’une banque d’images proposée par l’enseignant ou d’une recherche sur internet, ce qui permet alors de travailler l’éducation aux médias.
• Valider ou invalider une hypothèse de départ : ces quelques minutes peuvent être utilisées pour permettre aux élèves de faire le point sur ce qu’ils ont retenu de la séance et valider ou invalider l’hypothèse qui avait été posée au début de la séance.
• Le « pas de côté » (Centre Alain Savary) : Il s’agit de permettre aux élèves de réinvestir la ou les notions abordées durant la séance. Cela peut prendre plusieurs formes : répondre à 4 ou 5 questions mobilisant les connaissances abordées d’une autre manière ou d’un exercice de transposition (analyse d’image, extrait vidéo, analyse d’une chanson…) mettant en œuvre la notion clé de la séance.
• « Mettre en orbite les devoirs » (Centre Alain Savary) : donner du temps aux élèves pour commencer le travail à réaliser à la maison avec l’appui de l’enseignant.

Dans la classe

Un exemple de pas de côté : réinvestissement de la notion abordée à partir d’un extrait vidéo de l’arrivée des migrants à New York aux États-Unis au XIXe siècle. (Camille)

Illustration de la fiche mémo : sur la guerre Froide. (Mathilde)

Écrire pour soi en EMC (Camille)

Un exemple de marketing territorial : repérage sur le document description/ analyse (Mathilde)

Les plus-values

• Investir ces dernières minutes permet de créer du lien entre les séances et de s’approprier les notions vues. On peut l’envisager comme une sorte de tremplin vers la séance suivante. L’idée étant de donner du sens.
• Cela permet de travailler les outils et les méthodes pour apprendre, de ritualiser les réactivations de connaissances et d’impliquer l’élève dans la mémorisation de la leçon.
• Ces pratiques peuvent offrir l’opportunité de travailler la compétence « coopérer et mutualiser » de manière régulière.
• Elles donnent aussi du temps pour laisser les élèves écrire.
• Ritualiser la fin de cours pour en faire un temps à part entière et susciter l’implication de l’élève jusqu’aux dernières minutes du cours.

Quelques points de vigilance

• Prévoir des activités courtes et définir des objectifs clairs : ces cinq dernières minutes ne doivent pas empiéter sur la séance ce qui nécessite de bien identifier les objectifs que l’on se fixe et le temps que l’on a pour y parvenir.
• Prévoir des activités « couteau-suisse » : La gestion du temps n’étant pas une science exacte, les activités proposées doivent être facilement adaptables afin de répondre au plus près aux besoins de la réalité du terrain (durée, objectifs).

Ce que dit la recherche

Vous venez de découvrir les dispositifs du "pas de côté" et de la "mise en orbite des devoirs". Si vous voulez en savoir plus sur les 5 premières et les 7 dernières minutes d’un cours, "temps sensibles de séance", consultez le site Alain Savary :
https://centre-alain-savary.ens-lyon.fr/CAS/education-prioritaire/ressources/theme-1-perspectives-pedagogiques-et-educatives/realiser-un-enseignement-plus-explicite/enseigner-plus-explicitement-des-outils-pour-la-formation
Vous avez déjà engagé une réflexion sur l’enseignement explicite !