De novembre à décembre 2023, la classe de 3eme défense du collègue Jean-Jaurès à Poissy a monté une exposition sur la Première Guerre Mondiale, l’a visitée et fait visiter et a réalisé le catalogue de l’exposition téléchargeable ici. Leur enseignant, Nicolas Certain Delus, nous raconte ce processus et les nombreux apprentissages qu’il a permis aux élèves. Des élèves médiateurs, des élèves chercheurs, et donc des élèves qui apprennent et progressent.
Visiter une exposition sur la Première Guerre mondiale c’est initier les élèves à une expérience sensorielle d’abord olfactive qui se révèle quand on en ouvre la porte, une odeur un peu acre mais engageante de malle au trésor. C’est ensuite leur proposer une expérience visuelle et tactile par l’appropriation d’objets de plus de cent ans d’âge qu’ils observent d’abord timidement avant de s’en emparer à pleines mains, de les peser, de les essayer, de les toucher et de les manipuler avec autant de prudence, de curiosité, d’intérêt et de respect, que d’effroi, d’incompréhension, d’empathie et bien souvent d’émotion.
Visiter une exposition sur la Première Guerre mondiale, c’est donner du sens et de la profondeur au quotidien des soldats.
C’est se remémorer la terrible lettre étudiée en cours, que Georges Gallois adresse à ses parents le 15 juillet 1916 pour les rassurer d’être toujours vivant mais dont le champ lexical ne cesse pourtant de rappeler la mort, la souffrance et l’horreur des combats.
C’est faire la connaissance d’Yves Abraham né en 1892, laboureur de profession appelé aux armées dès le début du conflit, de François Le Lay qui servit dans les troupes coloniales et de Marcel Guillemet dont le portrait et la plaque militaire intacte permettent de mettre un visage sur un poilu de la Grande guerre qui y a de surcroît survécu.
Visiter une exposition sur la Première Guerre mondiale, c’est lire le verso d’une carte postale écrite par une femme attendant le retour de son mari, c’est porter un havresac, soupeser le poids d’un éclat d’obus, sentir l’odeur de tabac froid d’une pipe...
Visiter une exposition c’est s’immerger dans un passé soudainement plus si lointain.
Mille mercis à Christophe [1], arrière-petit-fils de Marcel, de nous avoir prêté ces précieux objets
et d’avoir pris le temps de nous en expliquer l’histoire et les anecdotes.
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