Projet mémoriel : OPEX Liban 1983

, par Sacha Bainetas, Sophie Gaujal, IA-IPR

Avec sa classe, Sacha Bainetas au collège Schweitzer à Soisy-sous-Montmorency a réalisé en 2021-2022 puis 2022- 2023 un projet autour de la mémoire de Jean-François Chaise, soldat mort pour la France en OPEX le dimanche 23 octobre 1983 lors de l’attentat du Drakkar. Cela a abouti à la réalisation d’un ouvrage collectif avec ses élèves (cf. le livret ci-dessous). Il revient sur ce projet, réalisé en partenariat avec l’ONACVG.

1. Quelles ont été les principales étapes du projet ?

Les principales étapes du projet ont consisté en des rencontres et à la participation à plusieurs cérémonies mémorielles. Les élèves ont eu l’opportunité de rencontrer la famille de Jean-François Chaise, ainsi que deux anciens soldats d’opérations extérieures (OPEX). Ils ont également pris part à la commémoration de l’attentat du Drakkar à Deuil-la-Barre, aux commémorations du 11 novembre dans les trois communes voisines du collège (Soisy-sous-Montmorency, Margency et Andilly), ainsi qu’au ravivage de la Flamme à l’Arc de Triomphe. Grâce à l’ONACVG, les élèves ont également eu l’occasion de visiter le Mémorial OPEX à Paris tout en bénéficiant d’une médiation de l’ONACVG. Là encore, ils ont pu rencontrer et échanger avec différentes personnes travaillant ou ayant travaillé dans l’armée récemment. Quelques élèves ont également pu participer au "Rallye citoyen".

2. Quels liens avez-vous fait avec le programme ?

Le lien a été établi avec le programme d’histoire, notamment avec le chapitre "Enjeux et conflits dans le monde depuis 1989" (même si l’attentat du Drakkar se situe légèrement en dehors de la période chronologique définie). Un lien très fort a également été établi en EMC avec le chapitre sur la "Défense nationale". Ce projet a permis de travailler pleinement sur les notions d’engagement, de citoyenneté, des valeurs de la République française, ainsi que sur le devoir de mémoire.


3. Vous avez travaillé pour ce projet avec l’ONACVG. Comment s’est organisé ce partenariat ?

Nous avons régulièrement organisé des "réunions d’étapes" afin de discuter de l’avancée du projet et d’échanger sur les besoins que je pourrais avoir pour le poursuivre. J’ai ainsi eu l’opportunité de rencontrer de nombreux interlocuteurs qui ont apporté une plus-value au projet, et ces rencontres ont été très enrichissantes pour les élèves.

4. Qu’est-ce qui a plus particulièrement marqué la classe dans l’histoire de Jean-François Chaise ?

La classe a été particulièrement marquée par la rencontre avec la famille de Jean-François Chaise. Les élèves ont été beaucoup marqué par l’âge de son décès. En effet il est mort très jeune.

5. La photographie que vous présentez p.8 est particulièrement frappante. Pourriez-vous nous en en dire quelques mots ?

Voici comment les élèves l’ont présentées : "Le dimanche 23 octobre 1983, aux petites heures du matin,
deux attentats suicides frappent les contingents américain et français de la Force multinationale de sécurité de Beyrouth (FMSB). Le premier tuant 241 soldats américains et le second tuant 58 parachutistes français et quelques libanais. Ce jour meurtrier reste un traumatisme pour l’armée française.
Cette scène est devenue le symbole du drame et la photographie la plus connue de l’attentat du Drakkar. Sous les décombres, Eric Mohamed s’accroche désespérément à la main de son sauveur Yves Verdier,
un parachutiste français. Il lui aura tenu la main et l’aura soutenu pendant trois heures, malgré les circonstances et le danger se trouvant autour d’eux. Cette photographie montrant une scène
d’un soldat tenant la main d’un autre soldat incarne la confiance, la solidarité, les deux hommes se
tiennent la main sans la lâcher. Les deux hommes n’auront l’opportunité de se revoir qu’une seule fois lors d’une cérémonie."
Les élèves avaient le choix entre plusieurs photographies que j’avais sélectionnées au préalable. Ils ont choisie cette-ci car elle illustre des valeurs républicaines comme la fraternité.

6. Envisagez-vous un projet analogue cette année avec vos élèves ? Si oui lequel ?

Le projet sur Jean-François Chaise date de l’année 2021/2022. Depuis, j’ai poursuivi des projets similaires sur le devoir de mémoire mais en ayant la volonté d’inclure tous les élèves de 3e car ce projet n’avait concerné qu’une seule classe.

L’année dernière (2022/2023), nous avons travaillé avec nos élèves sur le devoir de mémoire à travers les grands sites mémoriaux de notre pays liés aux grands conflits du XXème siècles étudiés en 3e. Nous avons à nouveau collaboré avec l’ONACVG et organisé une réunion d’étape fin novembre pour discuter de nos besoins. Nous avons planifié une visite du MOPEX à Paris, et la classe de 3e SEGPA du collège a pu bénéficier d’une intervention (au collège). Dans le cadre de ce projet, les élèves ont assisté à des commémorations (Attentat du Drakkar, 11 novembre), et une classe a participé au ravivage de la Flamme à l’Arc de Triomphe. À l’issue de toutes ces actions et rencontres, les élèves ont réalisé un prospectus.

Pour cette année scolaire (2023/2024), je poursuis ce projet mémoriel. Cette année, nous avons décidé d’axer notre projet sur l’histoire locale, c’est-à-dire sur des militaires morts pour la France à Soisy-sous-Montmorency, Andilly et Margency (le collège est partagé entre ces trois communes). Je souhaiterais à nouveau collaborer avec l’ONACVG car cela permet aux élèves d’avoir une réelle plus-value sur ce type de projet, notamment grâce à des rencontres qui marquent beaucoup les élèves. Nous avons débuté avec l’étude des soldats morts pour la Première Guerre Mondiale sur les trois communes, avec notamment un travail sur le monument aux morts de Soisy-sous-Montmorency. Nous allons poursuivre ce travail pour chaque grand conflit du XXème siècle. En parallèle, certains élèves vont à nouveau travailler sur Jean-François Chaise en s’intéressant à la raison pour laquelle une plaque a été posée en son honneur dans le collège (cette plaque a été posée à la fin du projet en 2021/2022). Pour cette année, la participation des élèves aux commémorations est prévue, en particulier à celle du 40ème anniversaire de l’attentat du Drakkar à Deuil-la-Barre le 21 octobre. Il est également prévu plusieurs rencontres que j’espère pouvoir organiser par le biais de l’ONACVG et plusieurs sorties (Mémorial de la Shoah, MOPEX, Arc de Triomphe). Ce projet donnera lieu à une grande exposition au collège en fin d’année scolaire afin de mettre en avant l’histoire de soldats morts pour la France au XXème siècle ayant vécu à Soisy, Andilly ou Margency et afin de présenter les différents sites mémoriaux en lien avec ces conflits.

En savoir plus sur le travail en partenariat avec l’ONACVG : voir notre rubrique"travailler avec les partenaires de l’école", cliquer sur ONACVG

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