Comment travailler au brouillon pour étudier un document et raisonner ?

, par GT collège

La série "dans la classe !" a été élaborée par le groupe de travail "collège".
 

Le constat

  • Utiliser la consigne "analyser un document" au collège est peu porteur de sens pour les élèves.
  • Les élèves sont habitués à travailler le prélèvement d’informations mais cette tâche ne permet pas toujours de vérifier la compréhension des élèves et nous manquons parfois de temps pour faire une démarche d’analyse et les inciter à pousser le raisonnement.
  • Des élèves pensent que l’histoire c’est uniquement apprendre du cours par cœur.

Ma pratique

A la fin d’un chapitre, je dédie une heure de cours à l’analyse de documents. Il s’agit de montrer aux élèves qu’ils ont acquis des connaissances et que ces connaissances leur permettent de comprendre, de donner du sens à leurs lectures et qu’ils sont en mesure de faire preuve d’esprit critique.
Les élèves ont chacun le document à étudier sous les yeux, les questions auxquelles ils devront répondre et le brouillon, qui prend la forme d’un tableau en trois colonnes : les verbes de consignes des questions posées, les informations extraites du document qu’ils devront repérer et les connaissances personnelles pour comprendre et éclairer le document qu’ils devront mobiliser.
Il est tout à fait possible d’envisager ce travail mis en page autrement, le tableau n’est qu’une présentation possible.
Nous réalisons ensemble la consigne "présenter” et nous travaillons la contextualisation. J’attire l’attention des élèves sur la différence entre la date de parution du document et l’époque du thème étudié. Les connaissances des élèves viennent éclairer le contexte et ils comprennent qu’ils ont besoin de repères historiques pour comprendre les documents étudiés en classe.
Les élèves complètent ensuite en autonomie le reste du tableau. J’aide ceux qui sont en difficulté à trouver dans leur cahier les passages utiles pour analyser le document. La question sur les intentions de l’auteur est réalisée sans mon aide pour que les élèves proposent des hypothèses. Faire formuler des hypothèses aux élèves c’est leur faire prendre conscience que les réponses sont multiples et qu’il n’y a pas une seule réponse juste, cela facilite leur engagement dans le travail. En 4e et 3e nous pouvons également interroger les élèves sur ce que l’auteur aurait pu négliger - de manière volontaire ou involontaire - pour développer leur esprit critique.
Le jour de l’évaluation, l’étude porte sur un autre document et les élèves doivent également réaliser un brouillon obligatoire remis avec la copie (voir article module court : https://histoire.ac-versailles.fr/spip.php?article2524 ). Par Sylvia Dehon, membre du GT collège

Dans la classe

Un exemple : le brouillon pour analyser et comprendre un texte sur les conséquences de l’industrialisation au XIXe siècle.

Un autre exemple : Analyse d’un texte sur Simone Veil, tiré d’un sujet du brevet. Des questions ont été reformulées.

ce qu’en dit un élève :

Les plus-values

  • Les élèves se rendent compte que maîtriser des connaissances leur permet de comprendre un document par eux-mêmes, ils se forgent un avis éclairé et perçoivent les intentions d’un auteur.
  • Les élèves acquièrent des mécanismes de questionnement pour développer l’esprit critique, les compétences citoyennes.

Quelques points de vigilance :

  • L’aspect mécanique du brouillon mais nécessaire pour l’explicitation et la modélisation.
  • Insister sur la différence entre vérité historique et hypothèse.
  • Apporter des éléments biographiques sur l’auteur.
  • S’assurer que les élèves ont acquis des connaissances sur le rôle des sources en histoire (progressivité des apprentissages).

Prolongements possibles

La démarche d’investigation.

Pour aller plus loin

La fiche éduscol sur la compétence comprendre et analyser https://eduscol.education.fr/document/16801/download

Travailler le brouillon pour écrire un texte long en classe de Troisième. Au-delà de l’exercice classique de l’écriture d’une lettre de poilu, l’intérêt de l’expérience menée dans deux classes de 3e réside dans le temps accordé à l’apprentissage du brouillon et dans la place qui lui est donnée au sein du processus d’écriture d’un texte long. La rédaction de brouillons sur les conditions de vie et de combat des poilus et leur relecture par des pairs sont l’occasion de faire réfléchir les élèves sur les formes et l’importance de cet écrit intermédiaire. A plusieurs reprises au cours de l’année, les élèves reviendront sur les usages du brouillon.
Une proposition réalisée sous la responsabilité pédagogique de Madame Natalie MALABRE, IA-IPR, dans le cadre d’une commande de la Direction générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) : https://pedagogie.ac-lille.fr/histoire-geographie/2020/07/19/travailler-le-brouillon-pour-ecrire-un-texte-long-en-classe-de-troisieme/

Le travail du brouillon au collège : comment amorcer le travail du brouillon pour qu’il devienne un véritable outil de construction de la pensée des élèves ?
Plusieurs études ont montré l’importance du rapport à l’écrit dans la réussite des élèves : "Le processus de réécriture est un processus dynamique [...] qui déclenche et facilite le développement et l’incorporation des savoirs enseignés" (D. Bucheton, Refonder l’enseignement de l’écriture, Retz, 2014, p. 25). Or, les élèves en ont souvent une image négative et il leur est très difficile de revenir sur leurs écrits. L’objectif est donc de les amener à charger de regard et de pratiques avec le brouillon. Un travail en 4 étapes est présenté ici : étape 1, les élèves découvrent les brouillons d’écrivains célèbres ; étape 2, on laisse aux élèves le temps de réfléchir et de choisir leurs matériaux et supports préférés ; étape 3, les premiers jets et l’intervention du professeur sur les écrits et enfin une "mise au net".
https://www.pedagogie.ac-nantes.fr/histoire-geographie-citoyennete/enseignement/sequences/le-travail-du-brouillon-au-college-997464.kjsp

Partager

Imprimer cette page (impression du contenu de la page)