Exposition "Jeunesse à l’ombre – Lieux d’enfermement en Essonne" aux AD 91

, par Séverine Ruffin

En partenariat avec le Ministère de la Justice et l’Association historique de la protection judicaire des mineurs, «  » les Archives départementales de l’Essonne organisent une exposition retraçant l’histoire de trois lieux d’enfermement des jeunes sur notre territoire, de 1945 à la fin des années 1980.

  • Retours sur la chronologie : La place du mineur délinquant dans la justice française

Depuis l’ordonnance du 2 février 1945, l’enfant, dans les affaires de justice, est désormais considéré distinctement d’un adulte. Depuis cette date, diverses procédures s’appliquent et des lieux d’enfermement pour les jeunes délinquants ont été ouverts avec diverses expériences tentées pour les sanctionner : c’est ce dont témoigne cette exposition.
Si au début du XIXème siècle (1820-1830) les prisons françaises disposent de quartiers pour les mineurs, il devient rapidement fondé qu’il est nécessaire de les séparer des populations carcérales adultes. Dénoncés comme étant des « bagnes d’enfants », les "maisons de correction" c’est-à-dire les établissements pénitentiaires, colonies agricoles pénitentiaires et correctionnelles du XIXème s. (devenus en 1927 des "maisons d’éducation surveillée") montrent leurs limites, suscitant la critique de la part d’intellectuels, de journalistes, voire des juges eux-mêmes jusqu’aux années 1940.
Ainsi, même si la loi du 27 juillet 1942 aborde déjà le principe d’éducabilité face aux mesures de répression, celle-ci n’est que peu appliquée. L’ordonnance de 1945 constitue donc le point de départ d’une nouvelle réflexion au sujet de la justice pénale des mineurs. Celle-ci tente alors d’apporter des solutions qui soient spécifiques à ces jeunes délinquants en privilégiant l’éducatif sur la sanction, en dissociant le monde pénitentiaire de celui de l’Education surveillée. Elle s’accompagne de la création d’un juge spécialisé pour enfants et du même coup, des tribunaux pour enfants.

  • Découvrir trois lieux d’enfermement en Essonne :

L’exposition retrace l’histoire des centres d’observation de Savigny-sur-Orge (1945), du centre d’observation fermé de Juvisy (1970-1979) et du centre de jeunes détenus de Fleury-Mérogis (ouvert en 1974, et dépendant de l’administration pénitentiaire). Elle témoigne des réflexions menées par le ministère de la justice pour répondre aux problèmes posés par les mineurs délinquants dont le nombre augmente (12 000 mineurs délinquants recensés en 1939 et 34 000 en 1943, source du site vie-publique.fr sur la chronologie de la justice des mineurs). Les documents administratifs, emplois du temps des jeunes détenus, mais aussi les nombreux tests et observations dont ils font l’objet, constituent des sources particulièrement intéressantes pour s’interroger sur les moyens de la justice et la place qu’elle accorde à ces jeunes au sein de la société.

Un dossier de documents pouvant faire l’objet d’une exploitation pédagogique en classe (cycle 4 en collège et lycée) ainsi que les questionnaires qui s’y rapportent seront prochainement mis en ligne sur le site des Archives départementales de l’Essonne.

  • Pour exploiter cette exposition dans le cadre de l’EMC collège / lycée

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