Thèse. Capitalisme et industries lainières en France et en Belgique au XIXème s

, par Sylvie Vaillant-Gabet

Sylvie Vaillant-Gabet, “Sur le fonctionnement et l’esprit du capitalisme : entreprises d’industries lainières en France et en Belgique au XIXe siècle (1830-1886)”, thèse de doctorat d’histoire contemporaine, soutenue le 25 novembre 2006 à l’université de Lille III. Dir. Gérard Gayot. Jury : professeurs Jean Claude Daumas, Jean-Pierre Hirsch. Michel Lescure, Patrick Verley, Suzy Pasleau.

 

Mots clés

Industrie, entrepreneurs, capitalisme, laines, mécanisation, histoire comptabilité, sociologie, correspondances, France, Belgique, XIXe siècle.
 

Résumé

A travers la comparaison du patronat de deux centres européens d’industries lainières au XIXe siècle, Verviers (près de Liège) et Le Cateau-Cambrésis (dans le Nord de la France), cette thèse traque dans les pratiques et les discours des entrepreneurs le passage d’un capitalisme ancien à un nouveau capitalisme industriel. Grâce à l’utilisation des correspondances, des bilans comptables et l’analyse des pratiques des chefs d’entreprise, elle cherche à reconstituer leur outillage mental entre 1830 et 1886. Par un plan chronologique, elle montre dans une première partie (1830-1848), que l’industrie lainière mécanisée s’est tout d’abord développée sans véritable rupture avec les pratiques et les mentalités du capitalisme marchand du XVIIIe siècle. Puis dans une seconde partie (1848-1865), que confrontés à de nombreux bouleversements (révolutions populaires, crises économiques, progrès de la mécanisation, évolutions du marché), les industriels hésitent dans leurs choix alors que ces transformations leur imposent de mécaniser et de diversifier leurs productions. Enfin, dans une dernière partie (1865-1886), elle analyse comment ils sont entrés pour de bon dans le factory system et ont construit un nouveau système de justification pour faire adhérer à leur dessein capitaliste l’ensemble des acteurs économiques. Elle démontre ainsi que "l’esprit du capitalisme" n’est pas le produit spontané de la marche de l’industrie mais que c’est sous la pression de la concurrence, des évolutions de la demande et de la critique sociale que les chefs d’entreprise ont construit par étapes le système d’idées et de valeurs qui a orienté leurs décisions au XIXe siècle.
 

Bibliographie

Liens avec les programmes scolaires

  • Histoire 4e. Thème 2 “L’Europe et le monde au XIXe siècle”, chap. 1. “L’Europe et la révolution industrielle”
  • Histoire Première générale, tronc commun. Thème 2 “La France dans l’Europe des nationalités : politique et société”, chap. 2. “L’industrialisation et l’accélération des transformations économiques et sociales en France”
  • Histoire Première technologique. Thème 2 “Les transformations politiques et sociales de la France de 1848 à 1870”
  • HGGSP Terminale. Thème 5 “ L’environnement, entre exploitation et protection : un enjeu planétaire” ,
  • Axe 1 “Exploiter, préserver et protéger” (Le rôle des individus et des sociétés dans l’évolution des milieux : « révolution néolithique » et « révolution industrielle », deux ruptures ?)

 

Pistes d’exploitation pédagogique

Sujet 1. La grande industrie (dès 1830 en Belgique)

Qu’est-ce qu’une usine ? Quelles sont les nouvelles relations sociales au sein d’une usine ?

Doc. 1. Fabrique de draps de MM. Lieutenant et Peltzer à Verviers, Et. du Mousset vers 1850.
Source  : Van der Herten B., Oris M., Roegiers J., La Belgique industrielle en 1850. Deux cents images d’un monde nouveau, Bruxelles, Crédit Communal, 1995.
Doc. 2. Pétition d’ouvriers adressée à la chambre de commerce de Verviers pour l’instauration d’un conseil des Prud’Hommes, le 25 décembre 1856.
Source : Archives de l’Etat de Liège. C.C.V., carton 10-11, Procès verbal de la Chambre de commerce de Verviers, 3 mars 1857.

Sujet 2. Le paternalisme patronale et la naissance d’un état social (droit de grève, syndical, lois scolaires) en France

Qu’est-ce que le paternalisme ? La naissance d’état social en France ?

Doc. 1. Plan des Etablissements Auguste Seydoux, Sieber & Cº en 1857. Source : Archives privées famille Seydoux, lettre d’Henri Sieber à Auguste Seydoux le 19 avril 1857.
Doc. 2. Etat des pensions accordées avant 1849 par la société Paturle-Lupin, Seydoux, Sieber & Cº à ses anciens salariés.
Source : Archives privées famille Seydoux, correspondance Henri Sieber-Auguste Seydoux.

 

Ce que cette thèse m’a apporté ?

  • En premier lieu, comme pour tout docteur, cette thèse fait partie intégralement de moi. S’il faut de l’empathie pour son sujet, celui-ci vous habite et concentre mes centres d’intérêts (industrie, laine, entreprenariat, capitalisme, savoir-faire et valeurs d’une société) depuis plus de 25 ans. Aujourd’hui, je me promène dans les friches industrielles de l’Europe (à New Lanark cet automne) mais réfléchit aussi à la reconversion industrielle, le sens du travail, ou à la préservation du patrimoine économique et social et son impact sur notre environnement actuel. A l’aube de l’intelligence artificielle, ce sujet permet aussi de réfléchir à la manière dont l’introduction de nouvelles technologies transforme une société.
  • En terme de méthode et de réflexion, ce sujet m’a construite également : en terme de capacités de travail et de réflexion. Comme lors de la passation d’un concours, votre capacité de travail se trouve démultipliée, la bibliographie vous emmène et fait découvrir des mondes parfois inconnus et élève votre jugement et perspectives. La possibilité de faire découvrir ce travail à toutes les échelles (historiens professionnels, monde de l’éducation universitaire ou secondaire, famille, amis, citoyens ou associations) vous oblige à trouver les clés justes de votre raisonnement.

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