Thèse. "Une masse de granit en République. Les lycées de garçons et de jeunes filles de l’académie de Paris sous la Troisième République"

, par Pierre Porcher-Ancelle

Pierre Porcher-Ancelle, "Une masse de granit en République. Les lycées de garçons et de jeunes filles de l’académie de Paris sous la Troisième République", 2024, Sorbonne Université, dir. Jean-Noël Luc et Jean-François Condette, Centre d’histoire du XIXe siècle (UR 3550)

 

Mots clés

Définitions du CNTRL

  • Éducation : art de former une personne, spécialement un enfant ou un adolescent, en développant ses qualités physiques, intellectuelles et morales, de façon à lui permettre d’affronter sa vie personnelle et sociale avec une personnalité suffisamment épanouie.
  • Instruction : action de former l’esprit, la personnalité de quelqu’un par une somme de connaissances liées à l’expérience, à la vie, aux événements.
  • Lycée : anciennement, établissement d’enseignement secondaire créé par l’État en 1802, destiné à recevoir des élèves masculins payants ou boursiers de l’État, pourvu le plus souvent d’un internat et quelquefois de classes du cycle élémentaire. − Établissement d’enseignement secondaire réservé aux jeunes filles créé en 1880 sur le modèle des lycées de garçons.
     

Résumé de la thèse

Entre le « tout-puissant Empire du Milieu » de la fin du XIXe siècle, décrit avec nostalgie par Lucien Febvre, et les « lycées somnolents » de la fin de l’Entre-deux-guerres, évoqués avec gravité par Marc Bloch, s’étendent les 70 ans de la Troisième République. Les lycées sont le fleuron de l’enseignement secondaire et offrent une très grande variété de formations, des jardins d’enfants aux classes préparatoires, enseignements classique, moderne, technique et agricole compris. Ceux de l’académie de Paris, ressort qui couvre une large partie du Bassin parisien (9 départements), forment un ensemble d’établissements très différents – 11 en 1880, 42 en 1938 – des grands lycées nationaux de la capitale aux internats à rayonnement départemental de la province. On se propose de démontrer comment les lycées sont des masses de granit en République, c’est à dire en quoi ils sont parcourus par une tension entre leur raison d’être initiale de former une élite, adossée à de solides traditions, et l’objectif de remplir la promesse méritocratique, porté par l’avènement de la République. Cette tension, visible dans l’organisation administrative et pédagogique autant que dans la discipline, qui contribue à préparer les élèves à leurs rôles d’adultes, débouche sur l’avènement d’un élitisme démocratique au nom duquel une certaine mixité sociale se développe dans le secondaire, sans toutefois que l’on puisse évoquer une démocratisation. La réflexion est ancrée dans le contexte politique, sensible aux acteurs et aux représentations, aux administrateurs comme aux parents d’élèves, aux lycéens comme aux lycéennes, aux échelles géographiques, à Paris et sa banlieue comme à la province, à la transposition locale des directives nationales. Pour documenter la longue républicanisation du lycée, l’institutionnalisation de l’enseignement secondaire des jeunes filles au milieu d’attentes sociales contradictoires, la modernisation des études classiques, l’unification des études masculines et féminines et ses conséquences pour la condition féminine, les premières mesures démocratiques dont la Grande Guerre accélère la réalisation, une grande variété d’archives provenant des neuf départements de l’académie a été utilisée : ministère de l’Instruction publique, rectorat de Paris, inspections académiques départementales, établissements scolaires, mais aussi archives municipales et privées. Il en découle un tableau historique où la personnalité des établissements apparaît déterminante et où cette échelle locale d’observation permet de comprendre la façon dont les politiques éducatives prennent ou non sens.
 

Principales références bibliographiques

Jean-Noël Luc, Jean-François Condette et Yves Verneuil, Histoire de l’enseignement en France (XIXe-XXIe siècles), Armand Colin, 2022.

Pour aller plus loin :
Françoise Mayeur, L’enseignement secondaire des jeunes filles sous la Troisième République, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1977.
Rebecca Rogers, Les bourgeoises au pensionnat. L’éducation féminine au XIXe siècle, Presses universitaires de Rennes, 2007.
Philippe Savoie, La construction de l’enseignement secondaire (1802-1914). Aux origines d’un service public, ENS éditions, 2013.
Yves Verneuil, Les agrégés. Histoire d’une exception française, Belin, 2005, rééd. 2017.
 
Ressources utiles (en ligne)

Lien(s) possibles avec les programmes scolaires

  • Histoire 1re générale. Thème 3 / chapitre 1. La mise en œuvre du projet républicain (Eduscol : « le projet d’unification de la nation autour des valeurs de 1789 et ses modalités de mise en œuvre (symboles, lois scolaires…) »).
  • Histoire 1re technologique. Thème 3. La Troisième République, un régime, un empire colonial (Eduscol : « le projet républicain liant affirmation des libertés fondamentales et volonté d’unifier la nation autour des valeurs de 1789 (symboles, lois scolaires…) ; » — « Sujet d’étude. L’instruction des filles sous la Troisième République avant 1914 »).

 

Une piste d’exploitation pédagogique avec les élèves

A venir (février)

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