La série "dans la classe !" a été élaborée par le groupe de travail "collège"
Le constat
- Le Brevet blanc est une étape importante dans la préparation des élèves de 3e au DNB, le premier examen de leur scolarité. Toutefois, il est parfois mal vécu par les élèves. Au lieu de les aider et de leur donner confiance dans leur capacité à réussir, il arrive que cette épreuve soit source de démotivation.
- Lorsque le Brevet blanc est organisé très tôt dans l’année et de manière non progressive, les élèves ne se sentent pas toujours prêts. Ils connaissent et comprennent souvent mal les différents verbes de consigne. Les compétences à maitriser leur paraissent trop nombreuses et complexes : comprendre et analyser des documents et surtout pratiquer différents langages avec l’exercice redouté du développement construit. Par peur de ne pas arriver à organiser leurs idées et à rédiger, ils sont de plus en plus nombreux à refuser de faire cette tâche.
- Les notes obtenues au Brevet blanc sont habituellement accompagnées d’un fort coefficient. On considère qu’elles doivent peser lourd dans la moyenne car elles sont le résultat de deux heures de travail, qu’elles ont demandé aux élèves de longues révisions et la mobilisation de connaissances et de compétences vues dans différents chapitres. Mais, les résultats obtenus sont généralement assez bas et leur donner une trop grande importance risque de faire chuter la moyenne des élèves et de les démobiliser.
- Parce qu’elle demande du temps, la correction du Brevet blanc est quelquefois réalisée de manière trop rapide ou partielle. Les élèves ne comprennent pas toujours les erreurs commises et ne voient pas comment progresser, surtout si les attendus notionnels et méthodologiques ne sont pas les mêmes entre les professeurs correcteurs d’une même équipe.
Ma pratique
Le développement construit, une des épreuves du DNB, est un exercice qui doit être décortiqué dans l’année. Il faut introduire une progressivité dans la maîtrise de la compétence : produire un écrit structuré. En quoi l’hexagon game peut-il être un préalable au développement construit ?
Proposition de Julia Bray et Raphaelle Riba, membres du GT collège.
1) A quel moment lancer des élèves dans un hexagon game ?
En géographie, c’est possible dès le premier chapitre de géographie sur les aires urbaines en France. Les élèves en groupes, à l’issue de l’étude de cas est une première étape dans l’agencement des idées. Cet hexagon game doit répondre à une question posée ou à un thème donné : dans le cas présent, « L’aire urbaine de Nantes (par exemple) et ses dynamiques » / « Comment s’organise l’aire urbaine de Nantes et quelles sont ses dynamiques ? » Ce sujet s’apparente à ce qui peut être donné lors d’un DNB.
2) Organiser la pensée des élèves et leur faire hiérarchiser leurs idées.
Structurer : L’élève structure sa pensée en remobilisant les notions étudiées dans l’étude de cas et y ajoute des éléments supplémentaires dans des hexagones vierges. Les hexagones sont alors regroupés en blocs. Les élèves peuvent également trouver et écrire un titre qui résume l’idée de chaque regroupement d’hexagones et à ce moment-là, les hexagones sont autant d’arguments ou d’exemples pour étayer l’idée principale.
Collaborer : Les échanges avec les autres élèves du groupe permettent aussi de travailler la justification de leurs choix en formulant des idées à l’oral.
Faire des liens : Ainsi, les hexagones rassemblés en blocs sont mis en lien grâce à des flèches permettant d’organiser les idées de l’élève qui peut dès lors se lancer dans la réalisation d’un écrit structuré.
3) Produire un écrit structuré pour expliquer la construction de l’hexagon game.
Objectif : On attend de l’élève qu’il explique et justifie les choix réalisés dans son hexagon game, en passant par l’écrit.
Dans la classe
Les plus-values
- Les trois parties de l’aire urbaine étudiée ont été bien mises en évidence. Chaque groupe parvient ensuite à faire des liens avec des flèches et/ou en plaçant un petit bloc d’hexagones en lien avec les trois parties de l’aire urbaine. L’hexagon game permet à l’élève de saisir ce que l’on attend dans la réalisation d’un brouillon du développement construit, que nous encourageons vivement à faire avant de se lancer dans l’écrit au propre lors de l’épreuve. L’élève se sent alors plus confiant.
- Les élèves guidés par leur hexagon game sont beaucoup plus à l’aise dans le passage à l’écrit. Les idées sont mieux organisées, en paragraphes. Il est un support visuel qui permet à l’élève de voir ce qu’il faut rédiger dans chaque partie du sujet à traiter.
- Les élèves rédigent bien davantage en s’efforçant d’être le plus clair possible pour être sûr que leur hexagon game sera compris par le lecteur.
- On constate une réelle motivation des élèves pour qui l’exercice a un sens. Ils comprennent dès lors la structure d’un développement construit. L’obstacle de l’écrit se lève progressivement et la compétence travaillée devient beaucoup plus accessible, même pour les élèves pour les plus en difficultés.