[Retour d’expérience] Classe virtuelle du CNED

, par Laurence FORISSIER

Trois jours après le début du confinement, j’ai eu jusqu’à 50 élèves connectés pour une reprise de contact et la classe fonctionnait.
Des outils assez simples d’utilisation permettent d’intégrer des supports grâce au partage d’écran ou d’application. J’ai pu ainsi projeter les pages du manuel puis animer un diaporama.
On peut aussi mettre un tableau blanc sur lequel on peut faire schéma. Il n’est pas très précis mais j’ai pu réaliser les lignes directrices d’un croquis.

Pour l’animation de la classe, il est possible et recommandé de modifier les paramètres durant la session. Ainsi pendant la « séance cinquième », il y avait peu de monde au départ (je ne savais pas si tous avaient obtenu le lien). Tous pouvaient parler, chatter et se voir. À mesure que les élèves entraient dans la classe virtuelle, j’ai progressivement enlevé la vidéo, puis l’audio pour ne l’accorder qu’à certains et j’ai coupé le chat, précisé quel était son usage et j’ai pu ensuite le remettre.
J’ai promis quelques minutes en fin de séance pour se voir et échanger sans moi, un temps de récréation en quelque sorte (ils ne pouvaient ni me voir, ni m’entendre, j’ai quitté l’écran des yeux et j’ai entendu une élève commencer son morceau de guitare !)

La semaine suivante (23 au 28 mars), j’ai privilégié des groupes plus petits en fonction du niveau et de mes attentes avec des rendez-vous plus courts car les élèves ne sont pas tous disponibles dès lors que les outils numériques doivent aussi être utilisés par les parents ou la fratrie.

Les différents usages que j’ai trouvé intéressants :

  • La possibilité de pratiquer le cours dialogué classique en donnant la parole à un élève lorsqu’il la demande. Surtout, placée en position d’animatrice de la classe virtuelle, j’ai pu mesurer l’intérêt de faire circuler la parole entre élèves. Ainsi, après la réponse d’un élève, je vois les icônes « mains levées » et je peux leur demander de compléter, corriger l’intervention de leur camarade. La classe virtuelle contribue ainsi à l’apprentissage de la prise de parole et de l’écoute de l’autre qui pourra être réinvestie lors du retour en classe.
  • La possibilité de conduire des cours particuliers avec un élève ou un petit groupe d’élèves qui en ont besoin et avec lesquels nous avons fixé un rendez-vous à distance.
  • La présentation orale par un élève à l’appui d’un support projeté en arrière-plan. Il suffit que le travail soit récupéré en amont pour être intégré dans la classe virtuelle.

Une utilisation que je déconseille :

  • La projection d’un diaporama qui prend toute la taille de l’écran. On ne voit plus alors le chat ou la demande de prise de parole.

Pistes pour l’évaluation

  • Raisonner, justifier une démarche et les choix effectués : poser des questions, formuler des hypothèses, justifier – dans le cadre de l’échange dialogué avec les élèves et la circulation de la parole. Après ce temps d’échange relativement court, le professeur reprend la parole, récapitule le bilan collectif et apporte les compléments nécessaires. Il garde la trace de la participation de l’élève et peut lui faire un bref retour à distance après la classe virtuelle, sous la forme d’un message personnel ou grâce à l’utilisation d’une grille d’évaluation si celle-ci existe déjà.
  • Coopérer et mutualiser : organiser son travail dans le cadre d’un groupe. On peut évaluer la capacité des élèves à savoir réguler leur prise de parole dans le cadre de la classe virtuelle, à se montrer respectueux des propositions des autres et à savoir s’appuyer sur ces dernières.

Quelques liens utiles

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