Comment lire un texte en classe et amorcer le travail de compréhension ?

, par GT collège

La série "dans la classe !" a été élaborée par le groupe de travail "collège".

 

Le constat

  • La lecture oralisée collective d’un texte en classe est souvent un moment difficile si elle est réalisée par les élèves : la modalité "un élève lit à voix haute, les autres sont censés écouter et comprendre" ne fonctionne pas ;
  • Beaucoup d’élèves lisent difficilement à l’entrée en 6e et certains n’accèdent pas à la compréhension du texte ;
  • La présentation du document vient souvent trop rapidement et elle est chronophage, au détriment de l’appropriation du texte.
  • L’objectif de la présentation du document n’est pas toujours clair : doit-elle se faire avant ou après la lecture ? doit-elle la « guider » si c’est en amont ou « l’expliciter » si c’est en aval ?

Ma pratique

Si je n’anticipe pas suffisamment les difficultés que vont rencontrer mes élèves au moment de la lecture d’un document, beaucoup d’entre eux ne pourront entrer dans l’activité. Je cherche à repenser ce temps de lecture pour permettre une meilleure compréhension. Les membres du GT collège
La base : l’enseignant lit le document une première fois, puis demande une lecture silencieuse aux élèves.
Pour aller plus loin : avant la lecture, l’enseignant annonce aux élèves de quoi parle le texte, il écrit au tableau les mots difficiles et/ou les mots importants qu’ils vont rencontrer.
Autres pistes :
Faire lire le texte avant le cours, pendant une séance de devoirs faits.
Faire écouter le texte lu par un autre.
Proposer une association entre des images et le texte.

Dans la classe

Faire restituer à des élèves de 5e le sens général d’un texte par Clotilde Giot
Objectif : lire un texte plusieurs fois, non pas pour montrer que l’on sait lire, mais pour en comprendre le sens général.
Démarche : les élèves se mettent en action, ils lisent un texte et vont chercher ce qui fait sens pour eux. Après avoir lu le document, ils répondent à trois questions :

  • Lorsque vous lisez le texte, à quoi pensez-vous ?
  • Comment lisez-vous ?
  • Si vous deviez dire la même chose que le texte, mais avec vos propres mots, que diriez-vous ?
    Voici le travail de Raphaël :

    Puis, pour faire exister le texte dans sa tête, les élèves notent tout ce qui leur revient, sous la forme de leur choix (phrases, dessins, schéma, tableau, nuage de mots, carte mentale). Et ils répondent ensuite à la question "qu’avez-vous compris ?"
    Voici le travail de Mateo et de Manon :

    Pour apprendre à comprendre, voici une autre démarche, proposée par Annie di Martino
    Première lecture du texte par l’enseignante, à voix haute, les élèves écrivent ce qu’ils ont compris.

    Deuxième lecture par l’enseignante, les élèves écrivent les questions qu’ils se posent sur un papier, l’enseignante ramasse ce papier et répond à toutes les questions, en collectif.

    Puis, après une quatrième lecture par l’enseignante, les élèves sont confrontés à un exercice de type "vrai / faux". L’enseignante corrige puis propose une correction collective.

Les plus-values

  • La lecture par le professeur aide les élèves à construire le sens général du document ;
  • Les élèves s’investissent en classe, ils entrent plus rapidement et plus efficacement dans le travail qui suit ;
  • Ils repèrent progressivement le vocabulaire spécifique de l’histoire et de la géographie.

Un enjeu : la compréhension

La compréhension est la finalité de toutes les lectures. En la travaillant, toutes les disciplines, dont l’histoire-géographie, contribuent à la maîtrise de la langue. Comprendre signifie saisir le sens général d’un document, repérer l’implicite et l’explicite, être capable de faire des inférences en utilisant et confrontant ses connaissances. Cette compétence implique des stratégies de compréhension, c’est-à-dire des activités qui permettent d’apprendre à comprendre.
Donc Comprendre, c’est :

  • Intégrer des informations au fur et à mesure qu’elles sont perçues ;
  • mémoriser ce qui a été traité et élaborer une représentation mentale des informations déjà disponibles ;
  • traiter des informations nouvelles en les interprétant localement et en les reliant à la représentation antérieure ;
  • revenir en arrière pour relier des parties du texte ;
  • recourir à sa culture ou son expérience de la vie réelle ;
  • c’est aussi confronter « sa » compréhension à celle des autres, car c’est bien une des difficultés de la lecture d’un texte : les élèves les plus en difficulté s’autocensurent face à la compréhension proposée par les « bons élèves » ou par l’enseignant à l’issue de la lecture. Donc faire lire, c’est aussi laisser le temps aux élèves de débattre entre eux sur ce qu’ils ont compris du texte.

Des ressources

Lire dans toutes les disciplines : quelles pratiques enseignantes pour soutenir l’apprentissage continu de la lecture dans les disciplines scolaires ? la conférence au CNESCO de Martine JAUBERT, Éspé d’Aquitaine, Université de Bordeaux (26 minutes).
https://www.cnesco.fr/lecture/paroles-dexperts/lire-dans-toutes-les-disciplines/

  • Le développement des compétences de lecture est lié à la connaissance des univers sociaux.
  • L’intérêt des lecteurs (adultes, enfants) pour les textes de savoir qui permettent de construire des connaissances fait rarement l’objet d’un enseignement-apprentissage à l’école, contrairement à la lecture de récits ou à la lecture littéraire.
  • Les connaissances textuelles et linguistiques sont nécessaires ; cependant elles ne sont pas suffisantes pour assurer la compréhension des textes dans les disciplines.

"Lire dans toutes les disciplines" : "Comment lire les textes informatifs au début du secondaire ?" par Séverine DE CROIX, université de Liège (Belgique), lors de la conférence de consensus intitulée "Lire, comprendre, apprendre : comment soutenir le développement de compétences en lecture ?" organisé par le Cnesco et l’Institut français de l’Éducation (Ifé) en mars 2016 :

Suivez cinq formateurs qui s’appuient sur la recherche pour identifier les obstacles à la compréhension, comme l’importance de l’implicite ou le surcroît d’information dans le paratexte. Ils partagent d’autres manières d’aborder le texte et de rendre compte de ce qui a été compris, comme la représentation graphique et le débat de compréhension. https://histoire.ac-versailles.fr/spip.php?article1724

Sur Eduscol un article consacré à la lecture à haute voix : https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Accompagnement_personnalise_6/34/7/7_AP_Lire_un_texte_a_haute_voix_446347.pdf

La conférence sur l’enseignement explicite, donnée par Pascal Bressoux, Professeur à l’Université Grenoble Alpes, suivie d’une table ronde avec Marina Tual, Maitresse de conférences, INSPE Paris, Sorbonne Université, Laboratoire LaPsyDE et Jonathan Fernandez, Maître de conférences en psychologie cognitive Inspe Créteil, Université Paris-Est Créteil.
L’événement s’est déroulé le mercredi 6 mars 2024 dans le Grand amphithéâtre de la Sorbonne.
La conférence : https://pia.ac-paris.fr/portail/jcms/23247253_MediaPlus/l-enseignement-explicite-definition-enjeux-et-conditions-d-application-conference-de-pascal-bressoux
La table ronde : https://pia.ac-paris.fr/portail/jcms/23247326_MediaPlus/l-enseignement-explicite-definition-enjeux-et-conditions-d-application-table-ronde

Une proposition de démarche de questionnement et d’analyse d’un document par Charles Jacquelin, IA-IPR d’histoire-géographie dans l’académie de Versailles :

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