Une activité pour des élèves en terminale technologique, qui peut aussi être adaptée pour les élèves de série générale.
Présentation de la séance
Il s’agit d’une activité prévue pour une séance d’une heure (voire si possible 1h30) avec un travail préparatoire à la maison. Cette activité s’insère dans la mise en œuvre de la question obligatoire portant sur la guerre. Les élèves doivent avoir déjà abordé en cours le cadre chronologique de la guerre et les crimes de masses visant les Juifs et Tsiganes.
En amont de la séance, la partie du cours consacrée au régime de Vichy et à la période de l’Occupation doit être donnée aux élèves dans une logique de classe inversée. En outre, les élèves reçoivent une fiche personnage pour prendre connaissance des documents.
Problématique
Cette activité a pour objectif de faire comprendre aux élèves que les trajectoires de vie sous l’Occupation sont à la fois soumises aux évolutions politiques de la période mais aussi à des choix individuels. Il s’agit également de leur montrer que ces choix peuvent évoluer durant la période afin d’apporter un peu de nuances dans la compréhension de cette période complexe.
Compétences travaillées
Les compétences particulièrement mobilisées sont les suivantes :
- S’approprier un questionnement historique.
- Construire et vérifier des hypothèses sur une situation historique.
- Utiliser une approche historique pour mener une analyse et construire une argumentation.
Organisation de l’activité :
Les élèves sont répartis en groupes de travail de 4 voire 5 élèves. Le niveau de difficulté de chaque fiche-personnage est variable permettant une démarche différenciée : les cas des victimes (les Belchatowski et R. Demetrio) apparaissent plus faciles à comprendre ainsi que la trajectoire cohérente de Lucie Aubrac. A l’inverse, les trajectoires politiques fluctuantes de Jacques Doriot et François Mitterrand depuis l’entre-deux guerres apparaissent plus complexes et donc à réserver aux meilleurs élèves.
Chaque élève du groupe prend en charge la fiche d’un personnage et étudie les documents qui lui sont associés. Une feuille de travail guide l’activité et constitue la trace écrite pour chaque élève.
Deux documents ci-dessous sont distribués aux élèves.
Déroulement de la séance :
– Premier temps en travail individuel : chaque élève répond aux questions associées à son personnage
– Deuxième temps : mise en commun : les élèves présentent leur personnage et leurs réponses aux autres membres du groupe.
– Troisième temps (en classe ou à la maison) : rédaction d’une synthèse par le groupe.
Prolongement possible et analyse de pratique :
- Prolongement possible de la réflexion avec une mise en relation avec le cours d’EMC consacré à la démocratie : début de l’interview de Lucie Aubrac par Jorge Amat en 2002 disponible sur Youtube. L’extrait peut permettre d’initier une réflexion sur la fragilité de la démocratie et sur la notion d’engagement (à traiter éventuellement avec la lecture d’Indignez-vous ! de Stéphane Hessel).
- Intérêts et points de vigilance
Cette activité vise à illustrer de manière incarnée la période complexe de l’Occupation et faire saisir aux élèves la fragilité de certaines situations personnelles mais aussi leurs évolutions durant la guerre. L’incarnation doit susciter une meilleure appropriation des savoirs en les rendant plus concrets.
Le travail à partir de documents doit encourager les élèves à mettre en pratique leur capacité à comprendre un document historique et le situer dans son contexte. Il s’agit aussi de développer leur capacité de synthèse à l’écrit. Il convient ici d’encourager les élèves à intégrer la chronologie et le vocabulaire historique dans leurs réponses.
L’activité est relativement exigeante tant pour les élèves (compréhension des documents et des enjeux de la période) que pour le professeur en raison de la gestion des différentes étapes de travail et l’alternance travail individuel/travail de groupe. Des « coups de pouce » peuvent être donnés aux élèves lors de la phase de travail individuelle .Un travail par paliers doit aider un maximum d’élèves à atteindre les objectifs.
Ainsi un bilan d’étape collectif peut-être réalisé entre le deuxième et le troisième temps pour s’assurer que les élèves ont bien saisi les subtilités des variations de situations des différents personnages (résistance intérieure vers Résistance extérieure pour Lucie Aubrac, prisonnier de guerre vers Collaboration vers Résistance pour François Mitterrand) par un schéma de synthèse (projeté ou distribué ou qui peut remplacer la synthèse rédigée).
Cette activité peut être étoffée par l’intégration d’autres individus en consultant des archives en lignes et ainsi compléter le portrait de la société française sous l’Occupation (en intégrant des figures de la résistance étrangère, des Français ordinaires sans engagement particulier, des collaborateurs économiques, des personnes ayant vécu dans le territoire des élèves…). Pour cette activité a été par exemple mobilisé le portail de ressources du centre d’archives et de documentation du Mémorial de la Shoah.