À l’origine de cette démarche, l’identification de besoins :
– comment permettre à des élèves qui ne peuvent pas réaliser tous les gestes scolaires (écrire, lire, parler, calculer) de construire leur propre réflexion comme tout élève ?
– comment encourager la mémorisation des notions en mobilisant tous les moyens disponibles et toutes les mémoires (utiliser les cinq sens et pratiquer, au moins modestement, l’ancrage mémoriel …) ?
– comment créer du lien avec les équipes éducatives qui accompagnent ces élèves (professeur ULIS, AVS, famille, spécialistes) ;
– comment favoriser l’autonomie des élèves, en particulier en 3e ?
– quelles activités proposer à ces élèves qui soient réellement intégrées dans le cours pour ne pas dédoubler le temps de préparation pédagogique et ne pas mettre en marge de la classe ces élèves.
Réalisation des supports adéquats :
À chaque séquence (chapitre), tous les élèves ont :
– un programme de travail papier [1]qui donne la structure générale du cours en indiquant détail l’idée générale de chaque séance, les activités, les ressources et le chemin d’accès vers celles-ci ;
– une liste de révision papier comprenant pour les 3e, deux ou trois exemples de questions pour un développement construit, une liste de dates ou de données essentielles à connaître, une liste de notions / termes essentiels, une liste de schémas, croquis, biographies incontournables ;
– un parcours Éléa accessible en ligne depuis l’ENT qui reproduit à l’identique ce que décrit le plan du travail et propose le plus souvent possible une petite activité de mémorisation / réactivation des savoirs et, parfois, une activité facultative « pour aller plus loin ».
http://www.dane.ac-versailles.fr/nos-projets/e-education/elea
Mise en œuvre générale :
– Au début de chaque séquence, le programme de travail et la liste de révision sont insérés dans le dossier.
– Après une première connexion obligatoire de découverte, tous les élèves sont libres d’utiliser ou non la plateforme en dehors de la classe et à leur rythme.
– Au fur et à mesure des séances, les traces écrites réalisées en classe sont incorporées au parcours des élèves de façon à ce qu’une prise de note difficile n’empêche pas l’élève d’accéder au contenu du cours. D’expérience, rares sont les élèves qui cessent de prendre en notes en attendant d’imprimer le cours, car cela suppose un temps de devoirs à la maison supplémentaire. Ainsi cela ne profite qu’aux élèves qui sont en réelles difficultés dans la prise de note.
– À la fin des séances, les élèves sont invités à reprendre la liste de révision et à surligner les éléments étudiés au cours de la séance. Ils peuvent ainsi conscientiser les savoirs à différents moments du cours. À la fin du chapitre, les élèves doivent produire une fiche de révision selon le modèle de leur choix (fiche papier, enregistrement sonore, carte mentale, jeux de cartes, …).
– La plateforme de cours numérisés a été présentée aux équipes qui accompagnent l’élève. La reprise des cours est plus efficace. En classe, l’AVS peut se consacrer à remédier et ré-expliquer plutôt qu’à écrire le cours. À la maison, les parents trouvent tous les supports de cours sur un seul support ce qui réduit considérablement le temps d’accompagnement et permet de gagner en cohérence. Les équipes comme les familles apprécient réellement cet accès facilité. Pour le professeur, l’accompagnement gagne en cohérence puisqu’il y a continuité du suivi. En classe, il n’y a plus besoin de procéder à des échanges de fichiers ou à scanner les contenus. L’élève en situation de handicap n’a rien à gérer en plus.
– Les élèves peuvent approfondir le cours en autonomie puisqu’aux activités prévues en classe s’ajoutent de petits exercices (QCM, appariement) qui permettent de revenir sur les points forts de la séance. Ils permettent aux élèves de mobiliser d’autres canaux pour encoder la connaissance et de faire des rappels. Parfois, des ressources plus complexes sont mises à disposition.
Exemples d’activités :
– Pour aider l’acquisition de vocabulaire et de repères, les orthophonistes préconisent des images à associer aux vocabulaires pour surmonter les difficultés lexicales associées par exemple avec la dysphasie. La plateforme permet d’intégrer des activités où il faut déplacer des éléments sur une frise ou sur une carte. Il est aussi possible de proposer aux élèves d’associer des paysages à des définitions par exemple.
– Pour évaluer la qualité du raisonnement dans un développement construit, les élèves peuvent déposer soit un fichier rédigé, soit un fichier audio. Ainsi, je peux noter la qualité du raisonnement ou de l’analyse de document sans que l’écrit soit un obstacle.
– Pour travailler la prise de notes, j’utilise parfois des capsules vidéos. Les élèves qui ne peuvent écrire doivent remettre dans l’ordre des phrases résumées. Les autres élèves sont invités à s’entraîner à la prise de note.
D’autres exemples sont consultables sur le site de la Dane
Points de vigilance :
– Il est primordial de scénariser la séquence en amont. En effet, si le temps de production est le même que pour une séquence sans adaptation, il faut être capable d’anticiper les connaissances et compétences mobilisées en amont pour les équilibrer et les intégrer correctement.
– Un écueil serait de reporter à la maison via la plateforme l’essentiel du cours. Les exercices proposés en devoir à la maison pour aider tous les élèves à comprendre et mémoriser sont très simples et ne doivent pas prendre plus de dix minutes à l’élève.
– Pour développer réellement l’autonomie, il faut expliciter le plus possible ce que l’on attend de l’élève en matière de connaissances et de compétences sans surcharger visuellement la page. Déposer un diaporama de cours ne serait donc pas très pertinent dans la démarche qui est présentée ici.
– Pour sélectionner les éléments qui figurent dans la liste de révision, il est conseillé de se restreindre à sept notions-clés par heure de cours [2]et de hiérarchiser les connaissances de façon à aider les élèves à prioriser leur travail.
– Dès le début d’année, il faut accompagner les familles dans cette démarche et vérifier l’accès à internet. Dans le cas expérimenté ici, la démarche est généralisée à l’ensemble de la classe. C’est pourquoi la connexion à la plateforme n’est jamais obligatoire, mais fortement recommandée. Les élèves sont par ailleurs prioritaires pour accéder aux ordinateurs du CDI ou en salle de permanence.
Pistes alternatives :
La plateforme Éléa permet de rassembler et de scénariser son cours. Mais elle est l’objet d’une expérimentation qui suppose, pour y avoir accès, de remplir certaines conditions.
Des alternatives existent. Dans le programme de travail, le professeur peut intégrer des liens ou des QR code. Ces « programmes de travail » peuvent être déposés dans l’ENT. Si les élèves disposent de tablettes, ils auront un accès rapide aux ressources.
Pour donner aux élèves accès à des activités du même ordre, Learning apps, la Quizinière, Anki, sont des ressources particulièrement pertinentes, tant par la facilité de leur prise en main, que par les nombreuses possibilités qu’elles offrent. Il faut toutefois rester très vigilant quant à l’usage des données personnelles des élèves.
⇒ Learning apps : https://learningapps.org/
⇒ La Quizinière : https://test.quiziniere.com/#/
⇒ D’autres propositions : http://www.dane.ac-versailles.fr/nos-projets/plan-numerique-m-education/apps-listes-28/
Pour aller plus loin :
Formations disponibles sur Gaia :
– HANDICAP ET ENSEIGNEMENT : ACCOMPAGNEMENT DE L’ÉLÈVE
– La différenciation en histoire-géographie
– Apprendre à apprendre – formation transversale
Petite bibliographie
– Sylvain Connac, La personnalisation des apprentissages, ESF, 2015
– Pour les sciences cognitives : http://sciences-cognitives.fr/author/sciences-cognitives/