Dans le cadre de ce scénario, il s’agissait de faire réaliser aux élèves un quiz pour réviser le programme de troisième (histoire, géographie, enseignement moral et civique) afin qu’ils puissent ensuite le proposer à d’autres élèves sous la forme d’un défi entre classes.
Outre le fait de travailler des compétences disciplinaires et d’encourager l’appropriation des connaissances pour l’examen, l’idée était ici de faire travailler des compétences du cadre de référence des compétences numériques aux élèves (travail sur un mur virtuel, envoi de mails au professeur) et de faire travailler l’argumentation autour des questions qu’ils proposent à leurs camarades.
Compétences travaillées
Se repérer dans le temps : construire des repères historiques
Se repérer dans l’espace : construire des repères géographiques
Raisonner, justifier une démarche et les choix effectués
Pratiquer différents langages en histoire et en géographie
Coopérer et mutualiser
Compétences numériques
Domaine 2 : Communication et collaboration
Compétence 2.1 Interagir
Compétence 2.2 Partager et publier
Compétence 2.3 Collaborer
Entrée dans les programmes
Ensemble du programme d’histoire-géographie et enseignement moral et civique de la classe de troisième.
Mise en œuvre
Le projet se met en place à la rentrée et se déroule ensuite sur l’ensemble de l’année scolaire.
Le professeur présente le projet à l’issue du premier chapitre étudié dans l’année à deux classes de troisième. Cette année le projet a été mené par deux classes qui avaient le même professeur d’histoire-géographie mais on peut imaginer ce même projet avec des classes ayant des professeurs différents voire des classes d’établissements différents (sur un même territoire par exemple).
Par binôme les élèves doivent proposer une question sur un chapitre du programme sous la forme d’un formulaire traitement de texte type.
Au préalable, il est préférable que les élèves aient une connaissance minimum de l’outil "Quizinière" proposé par Réseau Canopé afin d’avoir une idée des possibilités offertes au niveau des formats de question. Les élèves peuvent avoir l’habitude d’avoir des quiz proposés par l’enseignant sinon des tutoriels existent sur cet outil que l’on peut leur soumettre. Sur le formulaire ils indiquent l’intitulé de la question qu’ils proposent, la ou les réponses attendues, ainsi que le format retenu pour la question : QCM avec une réponse possible, QCM avec plusieurs réponses possibles, associer (différents éléments comme des dates à des événements ou des mots à des définitions par exemple). L’idée est de n’avoir que des réponses à correction automatique afin de faciliter la gestion du projet et la correction.
Les élèves doivent également fournir une proposition d’illustration pour leur question en précisant la source et en proposant une légende. C’est l’occasion ainsi de les sensibiliser aux questions liées à la propriété intellectuelle des images et à la nécessité de légender les supports visuels. Ils envoient ensuite le formulaire par mail au professeur ce qui permet de vérifier qu’ils sont capables d’envoyer un mail, d’en préciser l’objet, de rédiger un court message et d’associer une pièce jointe.
Il s’agissait enfin de réfléchir à la pertinence de la question posée et d’argumenter pour justifier son choix : pourquoi avoir choisi cette question ? (Pourquoi est-il important d’en connaître la réponse dans la perspective du DNB ?) ; Cette question est-elle faisable par un élève d’une autre classe de 3e ou d’un autre établissement ? (Question suffisamment générale, ne pas faire une question sur une étude de cas précise par exemple qui n’aurait pas été étudiée par d’autres élèves).
Verbatim de quelques arguments d’élèves :
Nous avons proposé cette question car il est important de connaître les raisons qui ont permis à Hitler d’arriver au pouvoir.
Nous avons choisi de poser une question sur le débarquement du 6 juin 1944 car c’est un tournant dans la Seconde Guerre mondiale dont tous les élèves ont entendu parler en classe.
Nous avons proposé une question sur les valeurs et les principes de la République car beaucoup d’élèves font des erreurs et confondent les deux.
Une fois validée la question des élèves est inscrite sur un mur virtuel (digipad) commun disponible via l’ENT pour que la classe ait une idée de l’avancée du projet construit progressivement ensemble et pour susciter inspiration et émulation entre les élèves.
Lien vers un exemple de formulaire Digipad vierge
Le professeur formalise, au fur et à mesure de l’année, les questions proposées par les élèves dans des quiz réalisés sur l’outil « Quizinière » proposé par Réseau Canopé. Pour des questions de respect du Règlement général sur la protection des données, les élèves ne peuvent saisir les questions eux même car cela nécessite la création d’un compte. C’est néanmoins de toute façon l’occasion de vérifier une dernière fois la formulation des questions, l’orthographe avant de proposer les questionnaires aux classes.
Les quiz sont ensuite mis à disposition des élèves via l’espace collaboratif de l’ENT (la 3eA reçoit le quiz élaboré par la 3eB et la 3eB celui élaboré par la 3eA). Ils peuvent être ensuite exploités à plusieurs reprises dans l’année scolaire, au fur et à mesure de la progression des chapitres, au moment des révisions pour le ou les brevets blancs et le brevet lui-même en fin d’année. Via l’ENT on peut aussi susciter l’émulation et la motivation des élèves en postant un point d’étape des scores des deux classes par exemple.
Bilan et analyse réflexive
La dimension jeu / défi entre deux classes motive les élèves (quelles classes aura le meilleur score ?) et les incite à faire au mieux pour favoriser la réussite de leur classe. Si ce type d’exercice ne remplace évidemment pas des révisions plus classiques, il est un moyen, à la fin de chaque chapitre, de rappeler aux élèves, par la réalisation d’une nouvelle question, que les révisions pour le brevet des collèges s’organisent sur l’ensemble de l’année.
L’exercice a amené les élèves à se placer dans la position de celui qui évalue, à relire leurs cours et à répondre à des questions comme : Pourquoi selon-vous est-il important de connaître la réponse à cette question dans la perspective du brevet ? Votre question est-elle suffisamment généraliste pour être traitée par tous ? Ils ont ainsi compris par exemple qu’en géographie il ne pouvait pas poser une question sur une étude de cas précise puisque chaque classe n’étudie pas forcément les mêmes espaces. Cet exercice les amène à mieux comprendre la nature de l’épreuve du brevet des collèges ainsi que ses exigences.
Si cette actualité peut apparaître en apparence chronophage, elle ne l’est pas dans la pratique. En effet, une fois la mise en place faite à la rentrée, le projet est étalé sur l’ensemble de l’année et la charge de travail n’est que de deux mails par chapitre à gérer ainsi que l’intégration, au même rythme, des questions finalisées dans l’application « La Quizinière ».
Expérimentation à venir d’un défi entre établissements d’une même commune.