TraAM 2023-2024 : Les jeux sérieux

mardi 21 mai 2024 , par Aurore Maciejczak, Viviane Idoux

Descriptif de notre projet académique

Ce projet a pour ambition d’utiliser les jeux numériques pour faire acquérir aux élèves des compétences argumentatives tant à l’écrit qu’à l’oral, en histoire, géographie et EMC.

Il s’appuie sur des scénarii pédagogiques fondés sur les jeux numériques, comme outils d’apprentissage dans l’acquisition des compétences argumentatives par les élèves de collège, dans la perspective des épreuves écrites et orales du DNB, mais également de lycée dans le cadre du contrôle continu, des épreuves de spécialité et du Grand oral.

Il s’agit d’abord, dans une logique de progressivité, de proposer des jeux numériques qui permettent aux élèves d’identifier les caractéristiques de l’argumentation, puis de les faire expérimenter des jeux numériques pour les aider à construire une argumentation, et enfin de les faire participer à des confrontations d’arguments sous forme de défis avec d’autres élèves d’une même classe, de différentes classes, voire d’établissements.

Les travaux sont conduits par les membres du Groupe d’Expérimentation Pédagogique (GEP) et des formateurs académiques en histoire-géographie.

Analyse des expérimentations

Apports et plus-value de l’usage du numérique pour apprendre et enseigner
Les travaux de la recherche montrent que le recours au numérique n’a pas automatiquement un effet positif sur les apprentissages des élèves (Franck Amadieu et André Tricot, Apprendre avec le numérique - Mythes et réalités, 2014). Il peut, en revanche, faciliter certaines approches pédagogiques, voire rendre possibles certaines activités qui favorisent un apprentissage.

Dans les 5 travaux élaborés par les enseignants de l’académie de Versailles, les jeux sérieux sont mobilisés en lien avec les programmes d’histoire et de géographie de collège et de lycée.

Les jeux sérieux ont permis de travailler trois compétences essentielles des programmes d’histoire-géographie.

– L’argumentation (à l’écrit ou à l’oral)
Le travail d’argumentation s’est avéré variable en fonction des élèves et des difficultés préexistantes. La mise en place de différenciation pédagogique grâce au numérique et l’apport de coups de pouce discrets à l’intérieur du jeu n’a pas toujours permis de lever les freins et dans certains cas, notamment si l’argumentation doit se faire à l’écrit, les productions sont très inégales.

– Le raisonnement géographique
L’efficacité sur le raisonnement géographique est importante : en jouant les élèves se positionnent en tant qu’acteurs et appréhendent mieux les enjeux de l’aménagement du territoire et du développement durable. Le jeu a donc facilité l’entrée dans le raisonnement géographique.

– La mémorisation
Les effets du jeu sur la mémorisation des connaissances sont très positifs, en particulier pour les repères géographiques et historiques. Jeux et défis facilitent la rétention d’information, notamment en vue des examens.

Les compétences numériques travaillées dans le cadre des travaux sont :

Ludifier les séances en histoire-géographie : les points de vigilance
L’engagement des élèves dans le jeu est important voire très important. De nombreux élèves ont apprécié l’aspect compétitif des jeux et les défis. Cela a permis d’identifier plusieurs points de vigilance :
– Le jeu peut être chronophage. Il doit donc être pensé dans un scénario bien construit avec des objectifs précis. (E. Sanchez, M. Roméro, Apprendre en jouant, 2020)
– Les élèves se prennent vite au jeu, ils aiment jouer, sont motivés. Il est donc important d’avoir une gestion fine du scénario des séances. Les gestes professionnels de tissage et d’étayage sont essentiels pour donner du sens au jeu, aider l’élève à exprimer ses arguments, son raisonnement ou ses acquis à l’issue du jeu. (D. Bucheton, Y. Soulé, les gestes professionnels et le jeu des postures de l’enseignant dans la classe, 2009)
– Un débriefing est nécessaire après le jeu afin d’institutionnaliser les savoirs.